Un amour de Bulle

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Une nouvelle étoile brille dans le ciel

Chère Bulle,


Avant de te laisser raconter les histoires qui relatent quelques grands moments de ta courte vie, je dois te dire merci d'avoir un jour croisé la nôtre pour nous donner tant de moments merveilleux.
Je dis "nous" car Lui a le cœur aussi vide et lourd que le mien depuis ce mercredi 21 août 2013 où tu nous a quittés pour le paradis des chats.

J'ai connu un curé qui disait que nous "sommes tous uniques et irremplaçables". Je sais aujourd'hui que c'est valable pour les chats aussi et qui sait, pour chaque être vivant dès lors qu'il est aimé.

Nos 14 ans 3 mois et 7 jours de vie commune ont été 14 ans 3 mois et 7 jours de bonheur et depuis ton départ, notre chagrin est aussi grand que l'ont été nos joies.

Depuis ce 14 mai 1999, jour où je t'ai cueillie dans le bouquet de chatons nés le 17 avril, tu enchantais nos journées. Si tu savais combien il est difficile aujourd'hui de ne plus te voir, de revenir à la maison sans t'appeler et de ne plus te trouver derrière la porte pour nous accueillir. À chaque instant nous te cherchions du regard et lorsqu'il se posait sur toi, dormant à l'ombre d'un transat ou sous un arbuste, rassuré par ta présence à nos côtés, il pouvait se poser ailleurs. Nous te cherchons toujours mais notre regard ne rencontre plus rien. Que des emplacements où tu t'allongeais de tout ton long, où tu dormais en boule, un angle de mur sur la terrasse en bois où tu attendais que se pose ton assiette d'asperges, d'aiguillettes de poulet, de crevettes ou de thon, selon les jours. Comme nous voudrions encore entendre tes miaulements lorsque tu accourais au premier bruit d'assiette et que tu te mettais à tourner en rond comme une toupie puis te frottais à tous les angles de meubles et tous les pieds de chaises !

Qu'il est difficile de ne plus voir ta robe multicolore et tigrée, tes longues moustaches et tes trop grandes oreilles que Lui tirait par jeu, le soir, lorsque tu t'installais contre lui devant la télévision. Tes ronronnements de bonheur qui nous empêchaient d'entendre la télé.
Et ce bout de queue étonnamment blanc qui bougeait comme s'il avait une vie propre, nous donnant la météo de ton humeur, joueuse, indignée ou râleuse, ta démarche ondulante qui t'amenait dans un coin frais, l'été, où sur le sol chauffant, l'hiver, où tu te laissais mollement tomber avant de t'étirer, les soupirs d'aise que tu poussais la nuit en dormant...

Nous pourrions ainsi décrire chacune des minutes de ta vie tant nous étions complices.

Chaque instant, chaque recoin de la maison est rempli de ton souvenir. Aujourd'hui, il ne nous reste que ça, les souvenirs. On mesure le vide quand plus rien de vivant n'attache le regard.

Le jour de ton départ, la nature a cessé de vivre pour te rendre hommage, laissant notre douleur se dissoudre dans ce néant où plus rien n'arrête le cœur. Les grillons n'ont pas grincé, les oiseaux se sont tus et je n'ai pas vu les écureuils venir boire dans la piscine sous ton regard blasé.

Nous t'avons aménagé un joli coin de repos sur la nouvelle terrasse de l'autre côté de la piscine, au pied de la murette sur laquelle tu somnolais les soirs d'été, jusqu'à la tombée de la nuit. Ainsi nous te voyons de toutes les pièces de la maison. Comme tu aimais les fleurs que tu venais sentir dès que nous avions fait des plantations, nous avons mis au-dessus de ton petit corps dormant sous terre, des fleurs rose foncé, presque rouges, en forme de clochettes. Peut-être qu'avec le vent elles tinteront pour te dire notre chagrin et surtout notre amour.

Tu nous manques affreusement et nous reviennent toutes les anecdotes qui nous ont attachés si profondément à ton petit museau aux mimiques expressives. Sais-tu que lorsque tu es arrivée à la maison, tu as soufflé après Lui comme une chatte en colère juste avant de fondre d'amour pour lui ? Oui, tu le sais, tu le racontes dans tes histoires.

Parfois nous nous demandions si ta réincarnation en chat n'avait pas été loupée, te laissant plus humaine que prévu.

Je sais, tu es un chat, mais pour nous tu étais tellement plus ! Tu étais un cœur avec lequel nos cœurs ont fusionné un jour de mai 1999 pour 14 ans 3 mois et 7 jours de bonheur. Pour tout cela, pour cette osmose totale, nous te remercions car nous aurions pu passer toutes ces années sans savoir qu'un tel bonheur existait. Tant de gens ne connaîtront jamais cette joie. La mort t'a arrachée à nous pour te transporter vers le paradis des chats une fois terminée ta mission à nos côtés.

C'est une grande douleur de devoir continuer sans toi, ma Bubu. Que de temps avant que nos souvenirs heureux soient un baume sur notre plaie !

Mais quelle chance, ou plutôt quel honneur, que tu aies écrit toutes ces histoires sur ta vie et celle de tes amis, en me choisissant pour tenir la plume ! Grâce à elles nous pourrons te garder en vie pour toujours au chaud de notre cœur. C'était un tel bonheur de te voir vivre dans l'innocence et la pureté des sentiments.

Nous te faisons un gros baiser sur la truffe ma Bullette, nous ne t'oublierons jamais, mais tu le sais.

Elle et Lui

Copyright @2000 - Dominique Bernard - dernière maj : août 2014